Première étape
Saint Pétersbourg → Ekaterinbourg
Total : 2225 km / 33 h de voyage !
Avant le départ…
La Gare de Saint Saint-Pétersbourg est toute petite mais j’arrive quand même plus d’1h à l’avance pour ce premier trajet jusqu’à Ekaterinbourg. Je m’attendais à ne lire que du Russe, mais à ma grande et heureuse surprise, les panneaux sont aussi traduits en anglais, ouf ! Ça y est, j’aperçois enfin mon train sur le panneau « Train longue distance » avec son numéro.
L’organisation dans le train…
J’ai longuement hésité avant de réserver ma classe. En effet, entre la 2ème « Koupe » (en compartiment de 4 personnes) ou la 3ème « Platskart » (à 54 par voiture), je n’étais pas certaine de ce qui me conviendrait le mieux en tant que fille seule. Et si je me retrouvais avec trois hommes en 2ème classe ? Et puis passer plus de 48h dans ce mini-dortoir, cela m’étouffera peut-être ?Après maintes réflexions, j’opte pour la 3ème, ce que je ne regretterai pas par la suite pour son authenticité !
Dans chaque voiture se trouve une responsable appelée « Provodnitsa » (il est rare d’y voir des hommes). C’est elle qui contrôle les tickets et pièces d’identité, prend soin de ses passagers à bord et fait le ménage. Une raison de plus pour me sentir ici en sécurité. Je monte donc à bord du train sans aucun problème et m’installe sur la couchette du bas qui m’est désignée et nous quittons Saint Saint-Pétersbourg pile à l’heure, au moment d’un joli coucher de soleil tombant sur la ville. L’aventure peut commencer !
C’est partiii !
Au cœur du peuple russe…
Ce train n’est pas touristique, il est appelé par les locaux « le train régulier », celui de la population russe. Des jeunes, des personnes âgées, des femmes des hommes, des voyageurs en solitaire ou en groupe, ici, je trouve facilement ma place et ne passe pas trop pour une étrangère. Je sens les gens plutôt curieux et bienveillants à mon égard.
Le train n’est pas rempli et je me retrouve avec un seul voisin, un jeune homme qui semble amusé de me voir excitée comme une petite fille à l’idée de prendre le train. Je tente rapidement d’entamer la conversation mais « ne angliyskiy» (no english)… Tant pis je vais regarder le paysage, il va bien falloir que je m’y habitue de toute façon jusqu’à Ekaterinbourg.
À bord…
Nous roulons à environ 60km/h, parfait pour enfin déconnecter de la vie parisienne « à 100 à l’heure » dont je me sens déjà si loin. Dès la tombée de la nuit, je décide d’aller faire un tour pour prendre mes marques dans ma maison pour les prochaines 33h. Il y a dans chaque wagon un énorme samovar (bouilloire d’eau chaude) très utilisé pour se faire un thé ou des nouilles instantanées. Un peu plus loin, 2 toilettes avec lavabos où il vaut mieux avoir l’œil et plutôt en profiter après chaque passage-ménage de la Provodnitsa.
Entre chaque wagon, il y a un panneau d’informations qui indique les horaires et villes d’arrêts. Les temps de pause varient entre 3min à 1h, ce qui ne fait pas de mal pour respirer un peu d’air frais.
Pour rejoindre le wagon-restaurant qui se trouve au milieu du train, il me faut traverser plusieurs wagons et passer par d’autres 3ème classe ainsi que des 2èmes. Entre chaque wagon, il y a des sas à moitié dehors, fréquentés par les fumeurs.
Le wagon-restaurant…
Arrivée dans le wagon-resto, il n’y a quasiment personne. A croire que les russes ne sont pas de gros consommateurs ou alors très économes. Personnellement, j’opte pour une petite bière. Et comme tout voyageur seul qui ne le reste jamais bien longtemps, 2 russes installés juste à côté, entament la conversation avec moi. Vladimir et Dimitri (original !). Difficile de communiquer avec leur anglais quasi inexistant, mais nous nous débrouillons et arrivons même à bien rigoler. Voilà comment je passe une très agréable première soirée à bord du mythique transsibérien.
Le quotidien…
Les deux jours qui suivent se passent au ralenti à travers ces paysages qui défilent, comme dans une bulle. Nous nous arrêtons très régulièrement pour déposer et récupérer d’autres passagers. J’ai déjà changé à plusieurs reprises de voisins et me voici désormais en compagnie d’une dame jusqu’à Ekaterinbourg qui fait ses mots croisés.
Ici, le « dress code » c’est jogging et tenue décontractée, comme à la maison ! Pour manger, j’alterne entre mes noodles et le wagon-restaurant afin de bouger un peu et essayer d’aller à la rencontre des gens.
La majorité du temps, j’ai le bout du nez collé à la vitre et regarde défiler les bouleaux, qui sait, peut-être pourrais-je apercevoir un ours ? C’est également l’occasion de rattraper la fatigue accumulée, de lire des livres, de se laisser servir une tasse de thé par la Provodnista.
La journée passe finalement vite et nous avons déjà gagné 2 heures en changeant de fuseau horaire.
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