Nous nous rendons dans la réserve du Masaï Mara (« Le Mara » pour les intimes) depuis la ville de Naivasha, notre première étape, par une route longue et cahoteuse d’environ 270 km pour 5h de voyage… Notre guide, Maurice, nous précise que la route est bien meilleure depuis que les chinois l’ont réparée… Ah bon ? alors ça ressemblait à quoi avant ? 🙂
Située dans le sud-ouest du Kenya, le Mara est la réserve la plus connue du Kenya dans la continuité du Parc du Serengeti, en Tanzanie et abrite une impressionnante variété d’animaux sauvages. C’est l’un des rares parcs où l’on peut observer tous les « Big Five » (le lion, le léopard, l’éléphant, le rhinocéros noir et le buffle), mais il a aussi bien plus à offrir… Cette réserve nationale de 1 500 km2 abrite une abondance de faune, y compris la migration saisonnière des gnous entre juillet et septembre.
Cette grande migration est l’un des plus grands spectacles animaliers sur terre avec plus d’un million de gnous qui traversent les plaines, les vallées et les rivières à la recherche de pâturages frais. Nous sommes sur la fin de la grande migration et aurions beaucoup de chance si nous pouvions voir la traversée dans la rivière comme aperçue maintes fois dans des reportages… En attendant, des merveilles nous attendent quoi qu’il arrive.
Le mot Safari signifie “le long voyage” en swahili (langue locale)
Enfin arrivés à notre camp en fin de journée, nous sommes ravis de pouvoir enfin nous dégourdir les jambes. Le camp où nous logerons est assez simple mais cela nous importe peu puisque nous sommes là pour découvrir la réserve où nous passerons la majorité de notre temps. Nous disposons tout de même d’une tente personnelle composée d’une douche et d’une toilette, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce genre de camp.
A peine posés, il est déjà l’heure de repartir en van pour faire un petit safari de fin de journée, aux couleurs du coucher de soleil. Pour accéder à la réserve, nous devons passer un immense portail gardé par des rangers qui vérifient auprès de notre chauffeur, nos permis d’entrée.
Bienvenue dans l’immense royaume de la vie sauvage… À peine rentrés, se dessinent des plaines verdoyantes à perte de vue, des lumières incroyables et surtout une vie animale qui se dévoile sous nos yeux émerveillés. Nous nous sentons déjà bien minuscules dans cette gigantesque savane…
C’est doucement la tombée de la nuit et les animaux commencent à s’activer car il va bientôt être l’heure du dîner pour les gros félins et la tension monte. Et oui, nous sommes sur des terres appartenant à de grands féroces, «la Terre des lions». Parmi les animaux que nous pouvons admirer, nous retrouvons des centaines de gnous, de zèbres, gazelles de Thomson, hyènes, éléphants et même nos premiers guépards qui se tiennent à 10 mètres de nous ! Impressionnants avec leurs traits noirs qui partent des yeux comme des larmes éternelles, ils sont majestueux, surtout avec le coucher de soleil en toile de fond…
La luminosité et la température baissent très vite sur la savane kényane. Rapidement, nous ne voyons plus que des silhouettes d’animaux disparaître avec les rayons du soleil. Après un peu plus de 2h de balade et un bel avant-goût de la journée qui nous attend le lendemain, nous rentrons finalement nous reposer de cette longue journée. Nous nous endormons en comptant les gnous à la place des moutons… avec surtout des étoiles plein les yeux.
Journée en brousse…
Nous arrivons dans la réserve dès l’ouverture (6h du matin) pour une journée entière à explorer la faune et les étendues à perte de vue. Le soleil sort tout juste le bout de son nez au moment où nous entrons, comme s’il nous souhaitait la bienvenue au cœur de ces plaines majestueuses. Les paysages sont infinis…
En fait, nous nous sentons comme dans un autre monde car cette fois c’est à notre tour d’être dans notre « petit enclos » observés depuis notre véhicule limité à rouler à pas plus de 50km/h.
Malgré l’heure matinale, la densité animale est déjà bien abondante : antilopes, zèbres, girafes, gnous, phacochères, … tout est là, dans un paysage à 360° à couper le souffle.
Nous passons des heures à garder les yeux grands ouverts, à prendre le temps d’observer la faune.
Les grands prédateurs qui s’abritent du soleil sont eux, plus difficiles à repérer. En effet, il faut être patient et très observateur pour en voir un car ils se fondent dans le décor et il est possible d’en apercevoir à chaque instant. Nous n’osons d’ailleurs pas cligner des yeux au risque de manquer une opportunité incroyable… En attendant, le spectacle qui s’offre à nous est tout simplement divin.
Chaque année, ce sont 1 500 000 gnous et 300 000 zèbres qui parcourent des centaines de kilomètres du Mara en direction du Serengeti en Tanzanie à la recherche de nouvelles prairies. Les gnous et les zèbres, qui vivent ensemble, sont des animaux très complémentaires car l’un a l’odorat plus développé (le zèbre) et l’autre, l’ouïe (le gnou).
Ces nombreux troupeaux peuvent former jusqu’à 40km de long et parcourir plus de 80km par jour. C’est tout simplement fascinant. Parfois, il est possible d’assister à une scène de chasse car les troupeaux sont la cible quotidienne de nombreux prédateurs comme des lions, léopards ou encore guépards…
D’ailleurs, nous tombons régulièrement sur des carcasses qui nous laissent imaginer qu’un félin est passé par là avant que celui-ci laisse la décomposition aux charognards de vautours ou de hyènes.
Pour la pause déjeuner, nous sommes autorisés à sortir de notre véhicule dans un endroit plat où nous pouvons voir l’horizon et avoir une bonne vision sur l’environnement.
Avant de descendre, nous vérifions ensemble qu’il n’y ait pas d’animaux autour et installons au sol une nappe de pique-nique, sous un arbre. Les gnous toujours en toile de fond…
Chez les « big cats », c’est aussi l’heure de la pause déjeuner. En repartant pour une nouvelle exploration, nous tombons sur trois lionnes et un petit lionceau en train de terminer un festin. Un vrai spectacle sur le déroulé de la vie au cœur de la savane africaine…
La rivière Mara…
Nous atteignons la rivière où traverse normalement la grande migration où nous sommes accueillis par des guides rangers qui contrôlent l’endroit au niveau d’un pont de passage pour la frontière tanzanienne. En effet, cette rivière longue de 400km traverse du nord du Kenya (Nakuru) au Serengeti en Tanzanie pour se terminer dans le lac Victoria.
Ici vivent de nombreuses familles d’hippopotames et de crocodiles. Ces derniers attendant « sagement » dans la rivière que les troupeaux de gnous et de zèbres arrivent pour traverser. Cela peut prendre des heures vu qu’il suffit qu’un gnou décide de sauter pour que le reste du troupeau suive et nous n’assisterons malheureusement pas à ce phénomène. Chaque année, ils sont plus de 6 000 à périr entre les dents de ces féroces prédateurs. Les cadavres servent ensuite de nourriture aux vautours, le cycle éternel de la vie….
« The one who only dips their toe into the water never crosses the river… » Darryl Van Dyk
Nous repartons « polé polé » (tranquillement, en swahili) à l’aventure pour continuer notre journée d’expédition et sur le chemin, nous faisons la rencontre d’un autre membre des « Big 5 » : le rhinocéros noir. Il est assez rare d’en voir car leur développement a été lourdement marqué par le braconnage de leur corne. Il en resterait à priori moins de 50 dans le parc, d’où la présence renforcée des rangers. C’est un sentiment particulier d’avoir la chance de pouvoir apercevoir le deuxième plus gros mammifère terrestre au monde, après l’éléphant. Et puis son caractère solitaire et indépendant me plaît aussi.
Tout à coup, nous sommes informés par la radio de notre chauffeur qu’un lion se trouve à une courte distance. Les chauffeurs ont un jargon bien à eux pour pouvoir se repérer et nous sommes impressionnés de voir comment Maurice nous emmène droit à notre Simba…
Mais comment fait-il pour se repérer avec ces paysages si similaires ?
Tout excités, nous nous retrouvons alors face à un jeune lion que nous pouvons observer contempler le paysage et se prélasser. Il semble si paisible, comme s’il se réveillait de sa sieste. Avec Louis, nous sommes en admiration devant le roi de la savane. Soudain, Maurice nous chuchote de regarder de l’autre côté… Tout près de la voiture, une lionne qui marche tranquillement sans nous porter d’intérêt, semble se préparer pour aller chasser…
Le ciel se couvre et on sent que l’orage ne va pas tarder à gronder sur les plaines du Mara. Les couleurs à la fois bleu marine et violette ainsi que l’odeur de la pluie qui arrive, font naître une atmosphère particulière au cœur de la savane. Il est temps de dire au revoir à cet immense royaume en rejoignant les portes de la sortie.
« Au revoir, magnifique nature, tu nous laisseras à jamais des animaux plein les rêves. »
Le peuple Masaï…
Les tribus Masaï sont probablement les plus connues de l’Afrique de l’est. Composé de guerriers et d’éleveurs, ce peuple ancestral vit autour des parcs nationaux du Kenya et de la Tanzanie, facilement reconnaissables grâce à leur morphologie grande et fine. Réputés pour avoir des liens étroits avec la nature sauvage, la légende dit que pour devenir « un vrai homme » il fallait avoir tué un lion tout seul. Cette pratique n’est bien sûr plus pratiquée avec la protection de la faune.
Aujourd’hui les Masaï locaux sont couramment employés comme « askari » (gardien de sécurité) dans les camps et lodges des alentours, ce qui profite à leur communauté.
Les touristes sont souvent conviés à venir visiter les villages pour découvrir leur mode de vie, en contrepartie d’une petite aide financière. Nous entrons dans l’un de ces villages entourés de plantes qui protègent des animaux sauvages, où nous sommes accueillis par toute la communauté.
Ils nous expliquent que leurs maisons sont faites de boue et de bouse de vache qui se durcissent avec le soleil.
Vêtus de leurs vêtements traditionnels « shuka » (couverture épaisse colorée), les hommes portent aussi des sandales faites en morceau de pneu de moto ou de voiture à laquelle ils font prendre la forme du pied. C’est rigolo car quand ils marchent, ils laissent une trace de pneu dans le sable.
Ils nous font alors une démonstration de leur fameuse danse traditionnelle où ils sautent en l’air. La coutume dit que plus un homme saute haut, plus il pourra se marier à une jolie femme. De temps en temps résonne le cri sauvage d’un guerrier et les autres le rejoignent.
Cette visite peut ne pas paraître très authentique au premier abord mais elle permet d’avoir l’occasion de découvrir le mode de vie de ce peuple semi-nomade passionnante.
Nous quittons la réserve immense du Masaï Mara qui nous laissera à jamais des souvenirs magiques.
Commentaires