J’arrive à Pékin par le trans-mongolien après avoir passé la frontière mongole-chinoise, ce qui aura pris plus de quatre heures. Les paysages continuent à être magnifiques et je suis ébahie de voir ces immenses montagnes qui annoncent enfin notre arrivée en Chine.
L’arrivée à la capitale me change bien de mes steppes mongoles paisibles. Je suis déjà en immersion totale : les rues grouillent de monde ! Je commence à vouloir échanger et les gens me font déjà signe d’un « Bù» (non) de la main. Je ne suis pas au bout de mes peines… A mon auberge il n’y a quasiment que des locaux, personne ne parle anglais à part très vaguement à la réception.
Un petit raclage de gorge à gauche, un crachat à droite : il n’y a pas de doute, je suis bien arrivée en Chine !
Pour mon premier repas, je tenais absolument goûter à ce plat emblématique pékinois du canard laqué en galette de riz.
Pour commander, je dois également communiquer avec mon Google traduction. Et moi qui croyais qu’à la capitale l’anglais «ça irait» …
Mes quelques jours passés à Pékin sont pour moi l’occasion d’essayer de m’adapter au pays. Je suis tantôt choquée, tantôt fascinée par cette culture si loin de la nôtre. La surpopulation est un réel choc culturel et je me sens parfois un peu perdue au milieu de toute cette masse humaine. Tout de même 21 millions d’habitants… !
Je suis très marquée par la difficulté à communiquer que je rencontre. La barrière de la langue est réellement présente et ce de manière continue. Les chinois ne parlent pas un mot anglais. A part dans le métro, très rares sont les traductions pour les étrangers. Les menus au restaurant, les billets de bus, les enseignes de bâtiments… Tout y est inscrit en symboles chinois.
Il est extrêmement difficile de s’orienter, de demander des informations, de connaître les prix, de commander un repas et d’avoir une discussion avec la population locale. Mes premiers jours me font prendre conscience de tout cela, me laissent un peu dans l’angoisse, me faisant me sentir bien isolée. Je me demande comment je vais réussir à voyager seule dans ce pays…
Le long de la grande avenue piétonne de Wangfujing on repère l’entrée – magnifique – dotée d’un haut portant en bois magnifique. Une entrée pour un monde à part, quittant le luxe des grands magasins du quartier pour les échoppes pittoresques de grillades.
Poulpes, larves, serpents, sauterelles, scorpions… Difficile parfois d’identifier les ingrédients de ces appétissantes brochettes !
Les jours suivants, je fais immanquablement ma touriste en visitant les sites de la ville comme la Cité interdite, la Place Tian’anmen ou encore le Temple du ciel.
Les Hutongs pékinoises m’ont beaucoup marquée par leur charme. Ces vieilles ruelles traditionnelles chinoises ont su conserver une vraie âme. Elles laissent place à l’authentique vie quotidienne pékinoise avec leurs cours intérieures. Les visites sont idéales à bicyclette mais aussi à pieds. Les Hutongs sont malheureusement en voie de disparition car reconstruites par des bâtiments modernes.
Grâce au site de Couchsurfing, je rencontre Alex un jeune pékinois qui cherche à pratiquer son anglais et me propose d’être mon guide en échange. Parfait !Il m’emmène dans un quartier de street art un peu excentré mais principalement fréquenté par les locaux et qui vaut vraiment le détour !
C’est un ancien site industriel reconverti en zone d’art contemporain où l’on peut trouver nombreux graphs, bars branchés, petites boutiques, chinois ultra stylés, shooting photos… Nous déambulons donc dans cette galerie à ciel ouvert et prenons de nombreuses photos.
Le soir, Alex m’emmène dans un Chinese Hot Pot (fondue chinoise) typiquement local où nous passons un long moment à échanger sur nos différentes cultures et où je peux enfin avoir des réponses à mes questions sur le mode de vie pékinois!
Oulan Bator → Pékin
1167 km / 28h30 de voyage !
J’embarque pour mon train direction Pékin à un horaire bien matinal. Ce train passe une fois par semaine (tous les jeudis) d’où l’intérêt de bien anticiper dans l’organisation de son voyage. Personnellement, je suis passée par l’agence russe : Russie Autrement
Le train quitte Oulan Bator à 7H15 pour arriver le lendemain à 14H35 à Pékin.
Le trajet total dure 28h30 et il faut compter environ 150€ en compartiment de 4 pour ce trajet.
C’est environ 30 heures qui m’attendent à bord et je remarque déjà que ce trajet est différent de ceux que j’ai déjà effectués car il y a de nombreux touristes. Je me retrouve d’ailleurs dans un compartiment de quatre, accompagnée par un jeune couple de retraités français. Ils sont surpris de me voir voyager seule et me demandent si je ne m’ennuie pas et si je n’ai pas peur ? (Ce genre de question revient souvent !) Pas le moins du monde mes amis ! Nous déjeunons dans le wagon-restaurant qui s’avère assez coûteux.
Aujourd’hui, rien d’extraordinaire, rien que le train-train du merveilleux…
F. Coupry
Le soleil se lève sur la steppe et je ne décroche pas mon nez de la vitre, ce pays si attachant me manque déjà, le temps est vraiment passé vite sur place. J’aperçois les dernières yourtes, quelques troupeaux qui défilent et me demande si je remettrai un jour les pieds ici. Les couleurs sont superbes lorsque nous traversons le désert de Gobi entre le ciel bleu et les couleurs jaunâtres du sable. Cela me donne l’impression de rêver, surtout en apercevant quelques chameaux sauvages au loin.
Le transport ferroviaire est un moyen de transport très important pour la Mongolie. Lors d’escales, j’ai l’occasion d’apercevoir des trains de styles différents comme celui-ci avec cette enseigne de chevaux au galop.
Fini le calme et les étendues vierges, retour au bruit des klaxons, à l’odeur des pots d’échappement et place aux buildings, cela ne m’avait pas manqué.
Certains disent qu’Oulan Bator est la capitale la plus moche du monde. Effectivement, il n’y a pas l’air d’avoir grand charme ici. J’avoue être ravie d’avoir retrouvé mon confort mais la tranquillité des steppes me manque déjà.
Après une nuit dans un matelas bien confortable et une longue douche bien chaude, c’est une visite de la ville qui m’attend pour ce dernier jour en Mongolie.
Mon hôtel se situe sur la gigantesque place Gengis Khan, qui constitue le cœur de la ville.
Hébergement : Khuvsgul Lake Hotel, compter 40€/nuit en chambre double
Sur cette place, se trouve le palais du gouvernement et la statue monumentale de Gengis Khan sur son trône.
Je me dirige d’abord vers le Naran Tuul Market aussi appelé « marché noir » à l’occidental, ce marché aux puces est un concentré de culture mongole.
On y trouve des innombrables étals composés de vêtements, meubles, tapis, chaussures et bottes typiques à moindre prix !
Je dirais qu’il est plutôt incontournable sur OB car il représente bien l’ambiance mongole.
Comme tout marché, il ne faut pas hésiter à diviser les prix par deux en tapant sur sa calculette de téléphone vu que personne ne parle un mot d‘anglais.
Par ici, on ressent un fort contraste entre ces énormes bâtiments modernes et parfois même encore quelques yourtes implantées en coin de rue.
Ce musée vaut le détour car il explique bien l’histoire de la Mongolie et la culture des mongols. Il abrite de nombreuses collections d’objets en tout genre à travers les époques : tenues traditionnelles, tapis, vaisselle, bijoux…
Le soir, c’est l’occasion de me faire un bon festin avec une personne rencontrée à mon hôtel et de dire au revoir à la Mongolie, en tout bien tout honneur, en savourant la divine « fondue mongole »
C’est une journée culturelle qui nous attend aujourd’hui direction la cité légendaire de Gengis Khan à 3h de retour.
Pour sortir de la vallée, nous utilisons le même chemin qu’à l’aller sur les pistes rocailleuses et ponts de fortune.
Nous traversons la rivière d’Orkhon qui commence à geler et notre chauffeur peine même à passer en forçant sur quelques blocs de glace. Nous sommes suivis par 2 motos qui traversent le courant avec de l’eau jusqu’aux genoux, rien ne semble les freiner.
C’est l’ancienne capitale de l’empire fondée par le conquérant légendaire Gengis Khan. Ici, il ne reste plus grand-chose à part un monastère considéré comme l’un des plus beaux du pays. Les nombreux stupas qui l’entourent (108 pour être exact) ont miraculeusement été épargnés des attaques des ennemis. Ici, il a neigé, ce qui rend cet endroit historique d’une beauté particulièrement remarquable.
Nous devions dormir dans un camp touristique à proximité mais il n’est pas tard et décidons finalement de prendre la route jusqu’à notre dernière étape : Oulan Bator.
5 heures de route nous attendent et la nuit tombe assez tôt. En cours de chemin, nous faisons notre dernier arrêt pour prendre le temps le dîner. Cela fait bizarre, il y a de nombreux transporteurs de chevaux en direction de la capitale. On nous explique alors qu’ils sont en direction de l’abattage, ce qui me fend le cœur. Incroyable de voir le contraste de ces animaux passant d’état du meilleur ami de l’homme à un animal trop vieux, bon à manger…
Nous reprenons la route direction la célèbre Vallée d’Orkhon. De longues heures de routes difficiles d’accès nous attendent. Nous nous arrêtons dans une gargote pour déjeuner et mangeons du mouton pour changer. On m’avait prévenue, la nourriture mongole est assez rébarbative et pas terrible.
Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est le berceau du peuple mongol. Une région montagneuse aux ressources abondantes où les animaux paissent tranquillement à l’abri du vent. Ses conditions climatiques plus favorables qu’ailleurs, ont attiré de nombreuses familles nomades vivant de l’élevage.
C’est la région la plus peuplée du pays. Nous traversons la vallée d’Est en Ouest afin de gagner le campement de notre troisième famille nomade située à une cinquantaine de kilomètres au fond de la vallée. Nous parcourons de vastes plaines parsemées de roche, autrement dit, impossible de faire une sieste. Notre progression lente sur la piste abîmée nous laisse tout le temps d’observer les différentes scènes de la vie nomade. Puis, nous découvrons l’inattendue chute d’eau Ulaantsutgalan, cette cascade d’environ 20m de hauteur où nous effectuons une pause.
Ça y est nous y sommes : en plein cœur de la Vallée avec rien à l’horizon à l’exception des troupeaux de bétail et trois yourtes au milieu de nulle part.
Nous sommes accueillis cette fois-ci pas une famille composée d’un couple et de 4 enfants entre 10 et 20 ans. Ils n’ont pas l’air très avenants au premier abord. Nous essayons de les rassurer sur notre présence, nous nous présentons à l’aide de gestes basiques et arrivons à leur faire décrocher un sourire. Nous pouvons maintenant aller dormir tranquilles et nous reposer pour le réveil matinal qui nous attend.
J’ouvre la porte de ma yourte et j’admire ces paysages vierges sublimes qui me font me sentir libre. Quel dépaysement !
Nous passons la journée en compagnie de nos amis nomades, afin de réaliser les activités liées à l’élevage des yaks : emmener le troupeau aux pâturages, attraper les petits des yaks puis traire les femelles yak. Ce merveilleux cadre naturel est propice aux activités en extérieur.
Nul ne connaît la profondeur de ce qui est dans le cœur de l’homme
proverbe mongol
Nous effectuons une randonnée à cheval en accompagnant les deux ainés de la famille à leur tâche quotidienne : abreuver le troupeau de yaks. La rivière se trouve à environ 1h, là où se trouve leur campement d’été. Le temps est radieux, les garçons ont un sourire incroyable, je me demande ce que sont leurs problèmes à eux, dans la vie ? Leur chevauchée m’impressionne, ils semblent maitriser cela sur le bout des doigts. La complicité qu’ils ont avec leurs bêtes est captivante. Dès qu’un yak s’éloigne un peu du troupeau, ils le ramènent en un temps trois mouvements, ils ont l’œil et ont l’air de prendre grand soin de leur bétail.
Une fois arrivés à la rivière, le paysage est juste époustouflant, tel un décor de film. La rivière présente déjà de gros morceaux de glace, les jeunes nomades en cassent quelques uns et les lèchent pour boire. Les yaks et chevaux s’abreuvent et cela paraît si simple. C’est un moment si beau à voir, quelle balade !
Ce n’est pas la selle qui fait le bon cheval, ce n’est pas le manteau qui rend beau
proverbe mongol
Nous finissons la journée à bouquiner sur les hauteurs de la vallée avec une vue imprenable sur cette immensité. D’ici, nos yourtes paraissent toutes petites. Pendant ce temps, nos jeunes hommes coupent du bois pour la nuit qui arrive à grands pas…
J’aurais bien pris une douche après cette séance d’équitation mais pour l’heure, ce sera lingettes humides et dodo… Le soir, quand il ne fait pas trop froid, il fait trop chaud, la température augmente très vite dans la yourte !
Le lendemain matin, c’est le jour du départ…
Ce paysage va me manquer, il me marquera à jamais. Nous remettons nos vêtements de la veille et avant-veille car de toute façon nous sentons le yak. Pourvu que nous ayons accès à une douche ce soir.
Nos jeunes cavaliers troquent leur cheval contre leur moto pour rendre visite à leurs voisins. A croire que personne dans ce monde ne peut échapper à la modernisation, ici on capte la 3G, qui s’allume au panneau solaire et même la télé grâce à une parabole !
Il est temps pour nous de remercier nos hôtes mais avant, un petit essayage de tenue traditionnelle et sa petite photo s’imposent !
Réveil matinal pour une longue route qui nous attend jusqu’au petit Gobi. Après plusieurs heures à contempler le paysage infini des steppes, nous arrivons à la réserve naturelle de Khugnu Khan. C’est ici que la magie de la nature mongole prend tout son sens quand apparaît une grande dune de sable, posée au milieu de la steppe verdoyante. Sommes-nous vraiment en Mongolie ou au milieu du Sahara ? Un bel aperçu du désert mongol à défaut de ne pouvoir aller jusqu’au vrai désert de Gobi. C’est le moment de se promener à dos de chameau !
Nous repartons en passant par un lac qui commence à geler et un temple complètement isolé où nous nous retrouvons seuls avec une superbe vue sur les montagnes.
Le bon sentiment parcourt la steppe, le mauvais sentiment parcourt le corps
– proverbe mongol –
En fin de journée arrivée, c’est l’heure de découvrir notre deuxième campement nomade. Nous sommes accueillis chaleureusement par une famille d’éleveurs de moutons et de chèvres. Ce mode de vie si différent du nôtre n’en finira pas de me surprendre tout au long de ce séjour. Nous faisons de rapides présentations avant d’aller faire un tour dans les environs, c’est l’heure du coucher de soleil et les couleurs sont magnifiques. Le cadre me laisse bouche bée. Nous les observons rentrer leurs moutons dans un enclos pour la nuit afin qu’ils ne s’éloignent pas et surtout soient à l’abri des loups.
La famille se compose d’un couple et d’un petit garçon, comme la précédente. C’est marrant, ils sont tous les trois habillés d’un costume bleu et sont particulièrement souriants et avenants. Le chef de famille nous propose de nous lever tôt le lendemain matin afin d’ouvrir l’enclos nous-même pour laisser s’échapper les moutons. Waouh à moi la vie de nomade !
Au dîner, c’est l’occasion pour nous de poser des questions sur leur mode de vie. Ils nous expliquent une journée typique et nous font également le descriptif de la composition d’une yourte : la porte d’entrée est toujours basse afin de s’incliner en rentrant par signe de respect. En face, c’est la place d’honneur et donc le lit du maître de maison. La place des invités est sur le lit de gauche et à droite c’est le « côté femme » où se trouve la cuisine. Idem pour la sortie de la yourte, nous nous inclinons pour remercier la nature pour ce qu’elle nous offre.
Ici on se chauffe à la bouse de vache séchée ! Hmm quelle belle surprise ! Avec mon compagnon de voyage, nous n’osons même pas nous regarder lorsqu’on nous l’annonce, mais savons qu’à ce moment-là, nos sentiments sont partagés. La bouse tient encore moins longtemps que le charbon et en plus, elle attire les mouches ! Qu’est-ce qu’il nous a pris de vouloir vivre chez les nomades ?
Aïe mon dos ! Nous avons retrouvé notre bon vieux sommier en bois massif qui ne nous avait pas manqué mais qui au moins, nous a fait découvrir nos os et nerfs dont nous n’imaginions même pas l’existence ! Au réveil, la vue est splendide ! Comme promis, nous ouvrons l’enclos des moutons pour les voir tous s’échapper dans la prairie. C’est aussi l’occasion pour le petit garçon de la famille de tester ses futurs talents « d’attrapeur de chevaux sauvages » à l’aide d’une corde. Les moutons sautent en essayant d’échapper à la corde. Les images sont splendides et nous quittons avec un petit pincement au cœur « la famille bleue ».
Nous chargeons nos sacs dans le 4×4 et quittons Terelj pour nous diriger vers l’ouest en direction de la réserve naturelle de Khustain Nuruu. La route est superbe : des steppes à perte de vue mais aussi des dizaines de troupeaux de moutons, chèvres, vaches et chevaux défilent sous nos yeux. Nous nous arrêtons vite de les compter.
Cette réserve qui protège les espèces rares mongoles est surtout réputée pour la réintroduction des mythiques chevaux de Prjevalski. Ce cheval sauvage relativement petit avec sa grosse tête et vêtu d’une robe beige clair est indomptable et donc difficilement apprivoisable. En effectuant notre promenade à travers ces collines, nous avons la grande chance d’en apercevoir et même d’en approcher à quelques dizaines de mètres.
Cette fois nous dormons dans un camp touristique tout près de la réserve. C’est l’occasion pour nous d’avoir un peu plus de confort en prenant une douche et accédant à de vraies toilettes. Cette fois-ci le matelas est un peu plus épais et nous sentons un peu moins l’épaisse planche de bois qui le supporte. Quelqu’un vient même raviver notre poêle au milieu de la nuit. Autant dire qu’ici c’est le grand luxe !
Lors de mon arrivée à la gare de Oulan-Bator, mon chauffeur me récupère à bord de son 4×4. Je suis super excitée et m’imagine déjà contempler la diversité des paysages : steppes, forêts, rivières, cascades, dunes de sable… Rapidement les habitations disparaissent pour laisser place à la steppe et ses collines. Nous pouvons déjà apercevoir les premières yourtes, ce qui me fait trémousser. Nous faisons quelques courses de première nécessité : des lingettes, gâteaux et un peu d’alcool pour se réchauffer le soir.
Au bout d’une heure de route, nous nous arrêtons visiter l’immense statue de Gengis Khan, le fondateur de l’empire mongol, le plus grand empire ayant jamais existé. Construite en 2008 elle mesure 30m et pèse jusqu’à 250 tonnes d’acier.
Nous poursuivons ensuite notre route pour le Parc national de Terelj-Gorkhit afin de rejoindre la première famille qui va nous héberger.
Le temps est assez venteux mais cela ne nous empêche pas de faire une promenade parmi les étranges formes rocheuses du parc. Je devine aux quelques aménagements touristiques vides que ce parc doit être bien rempli durant la haute saison… Nous découvrons le rocher dit « de la Tortue » puis le paisible temple d’Aryabal qui offre une vue imprenable sur les massifs forestiers de la chaîne de Khentii.
Pour accéder à notre campement, il nous faut traverser une rivière où la glace a déjà commencé à se former. Nous forçons le chemin et nous sentons la glace se craqueler sous les roues. Plutôt excitant comme sensation ! La famille nous attend dehors, il y a un couple, un petit garçon et plusieurs chiens.
La famille d’accueil nous invite dans sa « résidence principale » et nous offre un thé au lait de yak pour nous souhaiter la bienvenue. Ça y est nous y sommes. Alors ça ressemble à ça l’intérieur d’une yourte ? Aussi appelée Ger, c’est une pièce unique pour toute la famille regroupant en même temps la salle à manger, la chambre, la cuisine et la remise. Celle-ci a l’air assez moderne, il y a même un congélateur et une télé…
Au centre, deux piliers tiennent la toile et permettent également au tuyau du poêle de faire échapper la fumée. Nous tentons les premiers échanges grâce à Ash, notre guide-interprète, en nous présentant.
Tu as trouvé l’entrée, n’oublie pas la sortie !
Proverbe mongol (N’abusons pas de l’hospitalité)
Nous déposons nos affaires dans la yourte des invités qui sera notre maison pour la nuit et avons le plaisir de découvrir un endroit tout à fait chaleureux et coloré.
C’est déjà l’heure du dîner et après un peu de repos, nous retournons dans la yourte principale, déguster nos « yourte made dumplings » au mouton, cuisinés par la maîtresse de maison sur son poêle. Nous essayons d’échanger davantage mais nous sommes fatigués par la route et ne tardons pas à rejoindre notre couchage.
Avant de nous coucher, nous prenons connaissance des toilettes locales, composées d’un trou dans le sol, entourées de tôles. On nous avait pourtant parlé de toilettes turques ? Un peu trop rustique à mon goût… Moi qui voulais du dépaysement, je suis servie !
La première nuit ne s’avère pas la plus facile ni la plus reposante. Il nous faut prendre nos repères et nous adapter à ce nouveau mode de vie dans lequel nous allons être plongés pendant quelques jours. Il fait froid et le poêle ne reste pas allumé longtemps, il faut sans cesse le réapprovisionner en charbon et donc se relever au milieu de la nuit.
Le lendemain matin, Ouille mon dos ! Le réveil s’avère un peu délicat après avoir dormi sur ce lit à base de planches de bois. Pas le choix il va bien falloir s’habituer pour vivre à la locale…
Changement de train pour rejoindre Oulan-Bator en Mongolie depuis Irkoutsk. Le départ se fait très tôt le matin ce qui est l’idéal pour bien apercevoir le Lac Baïkal que nous contournerons pendant une longue partie du trajet. On ne peut qu’admirer les grandeurs infinies de ce lac qui nous emmènent jusqu’à l’horizon. Pas étonnant qu’il fut aussi surnommé à l’époque par les mongoles « la mer sacrée ». Puis ce sont les forêts de Sibérie enneigées que nous traversons : des sapins à perte de vue recouverts de neige. C’est comme dans un rêve. Il a l’air de faire si froid dehors alors qu’il fait si bon à l’intérieur du train… C’est parti pour 26h de voyage pour 1025km jusqu’à Oulan-Bator…
Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l’espace à profusion et de la solitude
S. Tesson
Me voilà enfin arrivée en Sibérie ! Cette immense région qui représente plus de 70% du territoire russe est aussi la moins peuplée du pays !
La ville d’Irkoutsk c’est l’accès au lac Baïkal mais surtout et avant tout un incontournable de l’histoire russe pour ses exilés qui devaient purger leur peine à vie dans des conditions extrêmes.
Hébergement :
Le Montana Hostel à 20min à pied, compter 9€/ nuit en dortoir
Aussi appelée Notre Dame de l’Épiphanie, elle est de style classique russe, surmontée de bulbes dorés. Elle a récemment été rénovée après un incendie.
Le quartier 130 est le lieu principal d’Irkoutsk où se trouvent restaurants, petits commerces, principaux évènements et où les locaux ont l’habitude de se retrouver. La zone de promenade est aménagée comme dans une station de ski. On devine qu’en hiver, les habitants d’Irkoutsk se déplacent à skis ou en luge.
La sculpture du Babr qui est le symbole de la ville, se trouve à l’entrée du quartier. Elle représente un tigre prenant dans sa gueule un animal mi fouine mi castor.
Légende : Lorsque la ville a été créée dans les années 1600, elle était appelée «babr», un ancien mot local pour décrire le tigre de Sibérie que l’on pouvait très souvent apercevoir. Malheureusement, au fil des années, les tigres ont disparu mais le mot est resté dans la culture de la ville.
En plein cœur d’Irkoutsk, se trouve cette grande demeure en bois du début de années 1825, convertie aujourd’hui en musée des Décembristes. Tout y est traduit en anglais et même en français ! Plutôt pratique pour mieux comprendre l’histoire de ces fameux bagnards, anciens nobles, qui après avoir tenté un coup d’état à Saint-Pétersbourg, ont été exilés ici à Irkoutsk. On y retrouve aussi un hommage aux femmes des Décembristes, qui ont suivi leurs maris en renonçant à leurs richesses et parfois même à leurs enfants.
Des meubles et des objets ayant appartenu aux Volkonsky et à d’autres décembristes sont exposés dans les 2 niveaux de la maison.
Situé à seulement 70km d’Irkoutsk, le village de Listvyanka se trouve au bord du lac Baïkal, accessible en bus ou en ferry depuis Irkoutsk. Inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, le lac Baïkal est incroyablement immense. Il représente la plus grande surface d’eau douce de la Terre (environ la taille de la Belgique) et c’est le lac le plus profond du monde (+1640m !) Surnommé «La Perle de Sibérie », il est gelé la moitié de l’année ! En saison, il est facile de monter à bord d’un petit bateau de pécheurs, heureux d’embarquer quelques visiteurs !